Alors que la loi ALUR vient dâêtre adoptée en première lecture par lâAssemblée Nationale et par le Sénat, elle continue de susciter la polémique chez les professionnels de lâimmobilier.
Le mécontentement sâamplifie
Lâobjectif était louable. En prenant la tête du ministère du Logement, Cécile Duflot avait annoncé vouloir entreprendre des réformes susceptibles de clarifier les pratiques du marché de lâimmobilier et de ré-instaurer un climat de confiance entre consommateurs et professionnels.
Câest dans ce cadre quâa notamment été lancée la loi pour lâaccès au logement et à un urbanisme rénové (ALUR).
Le projet de loi est principalement connu du grand public pour ses mesures âpharesâ que sont lâencadrement et la garantie universelle des loyers mais, on lâoublie souvent, son champ dâaction touche lâensemble du secteur, y compris le monde professionnel.
Résultat : Cécile Duflot sâest rapidement heurtée à de nombreux corporatismes.
Des opposants toujours plus nombreux
Quel est le point commun entre le SPLM (syndicat des professionnels de la location meublée), lâUnis (union des syndicats de lâimmobilier), la FNAIM (fédération nationale de lâimmobilier) et les élus locaux des zones rurales ?
Chacun dâentre eux se sent âmenacéâ par les réformes de Cécile Duflot. Il est vrai que cela fait du monde !
Les professionnels sâaccordent malgré tout sur la nécessité de réformer les pratiques de leurs métiers. Câest davantage sur la façon dont a été conduit le projet de loi que le mécontentement se porte.
La FNAIM, par exemple, se dit âjamais écoutéeâ quant à la réforme prévoyant dâinstaurer un âConseil national de la transaction et de la gestion immoblièreâ. LâUnis, de son côté, qualifie ALUR de âréforme à lâemporte pièceâ au niveau des dispositions concernant la gestion des syndics.
Comme si cela ne suffisait pas, le SPLM surenchérit à ce propos en expliquant que le projet de loi de Cécile Duflot âfera disparaître de nombreuse PME françaises employant aujourdâhui plus de 2000 personnesâ. Bref, vous lâavez compris, la fronde trouve chaque jour davantage de partisans.
Malgré tout, en dépit des contestations, le projet de loi suit son cours au sein de lâAssemblée et du Sénat. La seule modification notable concerne le plan local dâurbanisme. Celui-ci a été modifié pour que les maires ne perdent pas totalement leur pourvoir au détriment des intercommunalités. Sachant que les élus locaux représentent la majorité du corps électoral des sénateurs, on comprend vite pourquoi ce revirement de situation.
Tout comme elle lâa fait avec le dispositif fiscal Duflot instauré le premier janvier dernier, la ministre souhaite appliquer le plus tôt possible le projet ALUR.
Il ne reste plus quâà voir si la ministre du Logement tiendra bon.